Justification  -  définitions : 

1 :   Action de se justifier. 

2 :  Façon d'aligner les textes en imprimerie. 

Exemple de justification d'une action.

 "On peut travailler en solitaire pendant des années, c'est même la seule manière de travailler à vrai dire ; vient toujours un moment où l'ont éprouve le besoin de montrer son travail au monde, moins pour recueillir son jugement que pour se rassurer soi-même sur l'existence de ce travail, et même sur son existence propre, au sein d'une espèce sociale l'individualité n'est qu'une fiction brève."    

Michel Houellebecq      "La carte et la territoire."

Exemple de justification d'un texte ...   dans ...  une bouteille !

Poème en vers rhopaliques  (dont la taille croit, et éventuellement décroît, pour former un triangle ou un losange), en l'honneur de "La Dive Bouteille" de François Rabelais, Cinquiesme livre, chapitre XLIIII, "Comment la Pontife Bacbuc presenta Panurge devant ladicte Bouteille". 

Ces considérations permettent de supposer raisonnablement que le mot botelliste, (néologisme servant aujourd'hui à dénommer l'individu de l'un ou l'autre sexe qui introduit et assemble en  solitaire des constructions dans une bouteille ou un flacon) éprouve un jour "le besoin de justifier son activité, de la montrer au monde ... pour recueillir son jugement et se rassurer etc ..." à défaut de pouvoir espérer décrocher un prix d'embouteillage.

En effet, cet autre terme aurait pu, à la rigueur, faire l'affaire si l'évolution de la circulation automobile à l'époque moderne ne lui avait ajouté un sens peu valorisant.

A ne pas confondre non plus avec le botulisme, maladie non contagieuse du système nerveux causée par l'ingestion de neurotoxines produites par Clostridium botulinum, une bactérie que l'on trouve dans les sédiments telluriques et marins. 

Merci à Rabelais, Apollinaire et Houellebecq pour ces justifications qui prouvent au moins une chose : mettre des bateaux en bouteille, c'est la mer à boire ! CQFD.

Histoire de pêche en 19 lignes justifiées dans un flacon.

Ici, les vers ne riment pas au bout des lignes. Pour appâter le thon, on employait plutôt des leurres en paille de maïs, d'ail, ou du crin blanc ....

Dundée thonier de Concarneau en pêche au Germon à la ligne traînante au début du 20e siècle.

Jusqu'à une vingtaine de lignes, affublée chacune d'un nom fleuri qui variait selon les ports : ici grande sauteuse, grande perche, sabaille, raspail, ... là bonhomme, bonne femme, trou-du-cul, mange-merde (sic), ... ou encore er breign, er plomb braz, en hieuet, Marie-Jules...

Un vol anarchique d'oiseaux de mer affamés : sternes, fous de Bassan ; pétrels et puffins appelés dindins poursuit le voilier. Les malchanceux trop voraces qui avalent les leurres finiront en blague à tabac.

Source :  Les temps des thoniers, Dominique Duviard, Voiles-Gallimard.